mercredi 11 octobre 2017

Epilogue d'une Traversée d'avril 2016 à juin 2017



" La fin de notre quête sera d'arriver là où nous avons commencé et connaître le lieu pour la première fois. "
T.S. Eliot


Alexandra vous salue une dernière fois sur ce blog créé pour cette grande traversée Australie-Sète.
Mais le blog reprendra avec la suite des aventures de Bluenote : Stay tuned !





Billet du Captain : Remerciements...



Aux équipiers :
Qui ne sont pas tombés malades, ni tombés tout court du bateau !
Qui ne se sont pas blessés, les ayant auparavant prévenus de mes faibles capacités en chirurgie
Qui sont rentrés sans encombre des soirées bien arrosées
Et à ceux qui ont fait vivre le blog par leurs expériences maritimes

Aux lecteurs de ce blog pour leurs réactions et/ou commentaires

À tous ceux qui nous ont accueillis aux escales :
Nouvelle-Calédonie : Thierry et Ophélie
Maurice : Josic et Alain
La Réunion : Paul et Roselyne (corse)
Afrique du Sud : Vincent puis Brigitte (affiliés corses)
Sainte-Hélène : Napoléon (corse)
Brésil : Francis ainsi que Marie-Laure (corse) et Valerio
Guyane : Michel puis Claude et Béatrice (corse)

Aux poissons :
Qui ont bien voulu tâter de nos appâts (ou mappâts pour certains) : ils ont régalé bon nombre de nos repas
NDR : il semble que personne n'ait perçu le sens de cette expression. Un mappât est un appât confectionné avec le doigt d'un gant Mappa !

À Patrick Lüscher, le père de cet excellent et beau bateau qui ne demande qu'à courir les mers

À Simone et Jean Walder, les anciens heureux propriétaires de Bluenote, pour leur assistance lors de la reprise du bateau

À Alexandra pour le suivi du blog et tout le travail assumé en mon absence
NDR : " Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme..."

Aux océans de nous avoir laissés passer

À BLUENOTE...

Captain Georgio


dimanche 18 juin 2017

Arrivée à Sète le 8 juin 2017 !!



Avant de conclure ce blog par le 1er post du Captain et un Épilogue dont les mots empruntés à un poète vous emporteront sur d'autres chemins, OUI, je vous confirme que l'arrivée de Bluenote à Sète avec Georgio et Marthe à son bord, au terme d'un looooong voyage (pour Bluenote et Georgio) fut une belle fête.


















Joyeuse et chaleureuse fête, Bluenote amarré au quai d'Orient de Sète, le soleil enfin revenu dans la matinée. Et bien arrosée. Pour certains dès le petit-déjeuner car au café, croissants et jus d'orange, certains ont trouvé normal d'ajouter un doigt de rhum... on ne change pas une équipe qui gagne ! Je ne vous cache pas que les mêmes, en fin de journée, au dîner, ont consommé plus d'eau que de vin. La journée, d'apéro en repas, s'est déroulée au gré des arrivées et départs de chacun : une Heureuse journée.






jeudi 15 juin 2017

Traversée Açores - Sète : MARTHE



Mardi 23 mai 2017

Comme il était prévu, beaucoup de vent sur Horta pendant la nuit, des rafales à 60 nœuds, et des trombes d'eau. Heureusement la bouée sur laquelle on s'est accrochés après notre fameux dérapage tient le coup.
En fin de matinée ça se calme, il y a même un peu de soleil. On en profite pour filer à terre prendre une météo. Après étude des fichiers le capitaine décide de reprendre la route le soir même, pour essayer de profiter d'un peu de vent avant la pétole annoncée.
On se prend un dernier verre chez Peter café sport, puis on largue les amarres vers 18h.

Il y a une bonne petite houle, et mon mal de mer revient en force... Impossible d'avaler quoi que ce soit, je pars me coucher tôt. Thomas qui est plutôt en forme prendra cette fois le premier quart.
Heureusement dès le lendemain matin ça va mieux, et si l'estomac reste un peu noué j'arrive à tenir tout le repas à table. Un beau progrès.
Le vent annoncé nous fait faux bond, on avance pas bien vite,  et on finit par démarrer un moteur.

La deuxième nuit je reprends mon quart habituel, le matin ne me réussit pas. Au bout d'un moment j’entends des bruits d'eau suspects. Je décide d'aller jeter un œil même si comme d'habitude c'est sûrement juste des vaguelettes. Sauf que pour une fois non : il y a bien des dauphins ! La nuit est très noire, je ne distingue pas grand chose, mais ils ont l'air d’être 5 ou 6. Leurs sillages sont bien visibles car sur leur passage le plancton dérangé émet une très faible lumière. J'ai l'impression d'observer des créatures magiques, semant des traînées d’étoiles. Dans l'eau très sombre, c'est du plus bel effet ! Ils nous accompagnent pendant une bonne heure.
Malheureusement ce sera la seule rencontre animale de ce dernier tiers d'Atlantique. Même les poissons ne daignent effleurer nos lignes de pêche. Limite vexant.
La routine revient.



Sieste !


Pendant un jour et demi, il y a du bon vent, on coupe un peu les moteurs et on avance vite : le bonheur. Ça ne dure malheureusement pas.
Les prévisions météo s’avèrent peu fiables au delà de 24h sur cette portion d’océan, et c'est bien irritant. On se retrouve plusieurs fois avec moins de vent que prévu, donc au moteur.
Il n'y a donc pas grand chose à raconter, à part de la pétole, le ronflement pénible des machines, et rien à l'horizon.



Dernier coucher de soleil Atlantique

Les jours passent, et enfin on approche de Gibraltar. Toute l'approche va se faire pendant la nuit, et on y entrera au lever du jour.

Le trafic maritime s'intensifie sérieusement, et alors que je commence à peine mon quart je repère deux cargos sur l'AIS, potentiellement sur une route de collision.
( AIS pour ceux qui n'ont pas suivi : Automatic Identification System, un système de surveillance maritime qui donne les infos et trajectoires relatives aux bateaux qui en sont équipés. Nous avons juste le récepteur, et pas d’émetteur ; c'est à dire qu'on voit très bien les bateaux de commerce, pour qui c'est obligatoire, et beaucoup de plaisanciers équipés, mais eux ne nous voient pas sur leur écran.)

Je reste les yeux rivés sur le système, et voyant qu'ils ne se détournent pas, je panique un peu et réveille le capitaine.
On appelle le premier à la VHF, mais au bout de 4 appels pas de réponse. Ça commence à être un peu chaud. Et là on s'aperçoit que le volume était au minimum. GENIAL. On a bien du passer pour des idiots. Évidemment une fois en mesure d'entendre les réponses le problème se règle bien vite, pareil pour le bateau suivant.

Dans la nuit, on les voit très bien, et on a surtout l'impression qu'ils sont plus proches qu'en réalité. Se faire frôler par un pétrolier de 300m c'est quelque chose.
Papa retourne se coucher. Le nombre de bateau à l'écran grandit de minutes en minutes, pas le temps de s'ennuyer. Jusqu'à la fin de mon quart il faudra encore que j'en appelle deux, qui nous fonçaient tranquillement dessus.
Voilà à quoi ça ressemblait au meilleur moment :




Je me réveille après une courte nuit et file voir dehors où nous en sommes : on est en plein détroit de Gibraltar!
 






à gauche l'Espagne, à droite le Maroc

Les conditions sont très bonnes, la marée, donc le courant, est avec nous, il y a un peu de vent, et juste un petit clapot ! On est à 10 nœuds sans forcer. Le paysage est impressionnant. 
le Maroc
LE Rocher

Très vite, on voit passer de nombreuses bandes de dauphins, les premiers depuis une semaine. Ils partent chasser leur petit déj, et certains font de sacrées acrobaties aériennes ! La mer a beau être assez calme, ça bouillonne quand même un peu, et on imagine sans peine à quel point l'endroit peut être dangereux. C'est d'autant plus grisant d'y passer sans souci.

Une fois sortis du détroit, le vent tombe, la mer se transforme en miroir. On est obligés de repasser au moteur, mais on est vite consolés par toute une troupe de dauphins bien décidée à s'amuser avec Bluenote. Ceux là restent une bonne demi-heure ! On en croisera beaucoup d'autres cet après-midi-là, ne faisant que passer, parfois se détournant pour slalomer quelques minutes entre les étraves. Un moment c'est même une petite famille, avec un bébé et un ado, qui nous accompagne ! On verra également une famille de globicéphales, magnifique, croisant nonchalamment à une cinquantaine de mètres du bateau. On peut dire que la méditerranée nous aura bien accueillis !

Le lendemain par contre, fini la rigolade. On passe le Cabo de Gata, 25noeuds de vent en plein dans le pif, un fort courant contre nous et une mer assez agitée. On a beau tirer des bords et envoyer les moteurs, on descend parfois en dessous des 3 nœuds... Je passe la journée à somnoler pour essayer d'oublier mon mal de mer (eh oui, je me déshabitue drôlement vite... Faut dire que cela faisait bien 5 jours qu'on avait pas eu de vraies vagues).
On passe donc ce cap bien pénible dans la douleur, et très lentement.

Le lendemain on s’arrête brièvement à Torrevieja pour refaire un peu de gasoil. L'occasion pour Thomas et moi de faire nos premières manœuvres d'amarrage et de départ de quai, pas évident mais ça se passe bien (faut dire que le capitaine gère grave) ! Le pompiste nous conseille de mouiller sur la petite île de Tabarca un poil plus au nord. Le port ne nous inspirant rien, on suit son conseil.

Tabarca est franchement minuscule mais plutôt sympathique. Une fois les hordes de touristes remportés par les navettes, l’île est livrée aux quelques habitants, mais surtout aux goélands et aux chats.
 






Thomas contemplant la baie


On fait le tour au coucher du soleil, c'est fort beau et paisible, et on dort sans quart et dans le calme pour la première fois depuis les Açores !

Au réveil on repart, et on continue à longer la cote espagnole, assez impressionnante à cet endroit, avec ces villes faites d'immenses immeubles plantés au milieu de falaises rappelant un peu l'ouest américain. 

Le soir on se trouve de nouveau une belle petite crique, au nord de Benidorm :

Au matin on déguerpit direction Ibiza. On pensait arriver à la tombée de la nuit, mais pour une fois le vent nous aide un peu et on arrive dans la baie de Talamanca vers 19h, parfait pour l’apéro !

Sur le chemin, toujours zéro poisson, mais tout de même une belle pèche : un monocoque qui a croisé un peu trop proche derrière nous. On a eu bien de la chance que la ligne se coince juste dans leur quille, et se libère sans dommage, au lieu d'aller s'entortiller dans le moteur, ouf ! Par contre bonjour la déception quand on a réalisé que non ce n'était pas un poisson ...

La baie de Talamanca n'est pas spécialement jolie, surtout qu'il y a pas mal de houle qui rentre, et qu'il ne fait pas très beau.




On a pour voisins un groupe de polonais sur un cata Léopard, TRES fêtards, au grand dam du capitaine qui ne pourra s’empêcher d'aller leur dire deux mots (sans effet) le lendemain matin, après avoir balancé deux coups de corne de brume bien sonores et matinaux (un peu mesquin si vous voulez mon avis).

C'est le dernier jour de Thomas à bord de Bluenote, en effet il lui reste pas mal de chose à organiser pour partir en stage la semaine suivante, et notre date d'arrivée est trop incertaine pour qu'il termine sereinement la route avec nous.
Après un petit tour à terre et un bon resto , Thomas part explorer la vieille ville, et papa s'attelle à la 3eme réparation de la pompe à eau, qui fuit depuis plusieurs jours. On a failli ne pas récupérer notre équipier, tout déboussolé après avoir croisé tant de belles plantes en maillot de bain !
Un dernier apéro tous les 3, un dernier yam's, et on redépose Thomas à terre pour qu'il aille prendre le ferry vers Barcelone (entre lui et maman, j'ai l'impression que tout le monde se donne le mot pour prendre des ferrys et arriver avant nous hem hem, les tricheurs)




bye bye Thomas

 [à propos du yam's, voici les résultats définitifs du grand tournois transatlantique (2 participants) :
Sur 67 parties
score final : 
Thomas 13 300
 Marthe 13 374  
Un score très serré donc, mais on n'aura jamais réussi à dépasser les 300 points sur une partie]


Dans la nuit, gros coup de vent, et des trombes d'eau (au moins ça nettoie Bluenote), plusieurs bateaux dérapent (pas nous pour une fois) dont les polonais, que ça a du faire dessaouler fissa. Le capitaine ricane.

Du coup au matin la mer est d'huile et il y a un petit vent parfait pour nous accompagner, alors on se met en route vers Majorque, 12 nœuds au près sans forcer, sans vagues c'est tout de suite plus simple ! Il y aura du vent favorable pendant la nuit, alors on l'attend patiemment dans une crique à l'ouest de l’île.



Coucher de soleil sur Majorque

S'ensuit notre première nuit de quart à deux, où tout se passe très bien, même si le vent annoncé n'est (une fois de plus) pas au rendez vous … C'est le grand retour du moteur...  On passera 24h à Majorque avant d'attaquer notre toute dernière étape, direction Sète !


le Cap Creus, frontière entre l'Espagne et la France

De nouveau une belle houle au départ, j’évite le mal de mer de justesse, heureusement ça se calme dans l’après midi. Après-midi funeste, car après avoir appelé les poissons de nos vœux, une des lignes (la très solide, avec le GROS fil, bien cher) se déclenche. On réagit vite mais dans les 5s qu'il nous aura fallu pour l'atteindre CLAC, plus de fil, tout est parti … MERCI le poisson, franchement sympa... Autant dire tout de suite qu'on ne pêchera rien non plus le lendemain. Bilan de la pêche en Méditerranée : rien, nul, zéro. La mer tente de nous consoler en nous envoyant un poisson lune (mon premier) et au loin ce qui semble être de gros dauphins (ou de petites baleines) suivant un bateau de pêcheur, c'est pas grand chose mais on prend quand même.

On avait prévu d'arriver à Sète tard dans la nuit, mais Bluenote semble bien pressé et accélère (au point qu'on coupe les moteurs, incroyable). Et c'est à la tombée du jour qu'on mouille pratiquement en bas de la maison, heureux, fiers et un peu fatigués (et toujours énervés contre ces ingrats de poissons) !





Sète en vue !










Arrivée le 8 juin 2017 à 22h.
Voila, on l'a fait !





lundi 5 juin 2017

Une " Brève " !



BREAKING NEWS :
Les Delaporte au grand complet font une régate pour rentrer à Sète !
Alexandra qui a pourtant la route la plus courte a choisi le plus gros bateau pour assurer sa victoire... Le gouvernement va certainement déposer un projet de loi pour moraliser ce genre de pratiques.
Georges a déclaré à la presse : "C'est légal" et "J'aime ma femme".

Post de notre correspondant du Belvédère




Conclusions :
L'anonymat n'est plus respecté. Et la concurrence des ferries est rude pour le voileux.

Je suis en effet de retour de Corse à Sète grâce à un ferry. ET Thomas a dû embarquer hier soir sur un ferry pour rejoindre d'Ibiza, Barcelone où un train l'emmènera vers son prochain boulot.
Car vous l'aurez noté, il y a des jeunes pour cette dernière partie du grand voyage de Georgio-Bluenote et les jeunes, ils doivent travailler... pour les retraités qui les ont précédés.

L'équipage de Bluenote est donc réduit à deux : le père-Capitaine et la fille-Mousse.

Mais auparavant et dans l'attente des récits des équipiers (message pas très subliminal pour leur signifier que j'espère leurs récits) Bluenote a fait une bonne traversée des Açores vers Gibraltar. Passage du détroit : Bluenote cerné par une cinquantaine de cargos. C'en fut trop pour l'AIS qui, une fois rempli sa mission de surveillance pour l'équipage de Bluenote, a rendu l'âme. Puis arrivée aux Baléares avec un petit stop sur le continent espagnol pour attendre une météo plus favorable. Depuis 2 jours, stop à Ibiza (.... no comment..).
Bluenote, ce soir, part sur Palma. Et bientôt vers Sète. 
Stay tuned.







  
Carte du trajet total : Traversée Saint-Martin, FWI à Sète



 Carte du trajet restant