Bluenote
filait bon train sous Grand Voile haute et foc endrayé au vent, tribord
amure à 150° du vent dans des alizés du Sud Est de 15 à 18 nd.
A
mi-chemin entre Antigua et Barbuda, le soleil de 13:00 était écrasant,
sévissant juste derrière la chute de la grand-voile à cette allure.
Le siège
confortable du barreur étant trop exposé à ses rayons brûlants, je me tenais à
genoux sur la banquette, les coudes appuyés sur le roof de la cabine, la tête à
l’ombre du bimini, et fixais l’horizon devant moi, me délectant de cette mer
d'un bleu profond, parsemé de blanc sur la crête de ses vagues.
Soudain,
mon attention fut attirée par un phénomène étrange, un souffle jaillissant de
l’eau, droit devant sur notre axe à environ 2 minutes. Un deuxième souffle
apparut 20 secondes plus tard… Plus de doute, ce devait être une baleine, et
nous foncions droit dessus !
J’appelais
aussitôt Jean Luc et les filles pour profiter de cette rare rencontre, les
sortant de leur lecture respective.
La
baleine dut sentir notre approche, car elle se mit à sauter hors de l’eau une
première fois, en se vrillant avec grâce comme pour nous regarder du coin de
l'œil, sa tête et ses nageoires blanches retombant lourdement dans l’eau en
soulevant un nuage d’écumes autour d’elle. Puis une seconde fois encore plus
haut, toujours en se vrillant pour bien nous surveiller. Nul doute, elle nous
signalait sa présence, et par ses coups de queue successifs nous montrait
qu'elle se déplaçait sur notre droite.
Je
cherchais désespérément mon appareil photo pour saisir ces instants magiques,
quand elle sauta une troisième fois… à cet instant encore plus près de nous,
majestueuse...
La
baleine était maintenant par le travers tribord de Bluenote à 60 m au vent, elle semblait
avoir redressé sa trajectoire et se déplaçait parallèlement à nous en sens
inverse.. Elle était presque aussi longue que notre catamaran de 15 m !
J’avais
enfin l’appareil photo entre les mains et pus saisir ce moment incroyable où le
danger évité, allongée calmement de tout son long à la surface de l’eau en nous
croisant, elle souleva à deux reprises son immense nageoire blanche en se
tournant vers nous à notre hauteur, et la maintenant verticalement en l’air
quelques secondes, replia son extrémité - comme un marin aurait levé son bras
puis fermé la paume de sa main pour nous saluer - avant de la laisser retomber
de tout son poids dans l’eau écarlate.
Puis elle
disparut dans le sillage de Bluenote.
Inoubliable…
Génial!!!!!
RépondreSupprimermais nous aussi à Sète nous avons des baleines! elles apparaissent l'été au coin des rues de la ville et elles ont de drôles d'accents;))))))
désolé!
Je suis impressionnée car elle a effectivement l'air d'avoir la longueur de Bluenote. C'est intelligent ces bestioles ! J'imagine que si vos routes s'étaient croisées, Bluenote aurait eu des dommages sérieux.
RépondreSupprimerMerci pour cette belle surprise partagée