De
retour dans la civilisation après la dernière traversée, en Afrique du Sud, le
12 octobre, je vais mettre en ligne petit à petit les récits que j'ai rédigés à
peu près au jour le jour. Nous repartons donc quelques jours en arrière...
Mardi 4
Octobre
Premier matin au port d'Ehoala, un
ciel bien contrasté
Après une
nuit bien reposante à quai, réveil assez tôt avec l'interrogation quant à
l'avancée des formalités pour nous permettre de bouger. Assez rapidement,
Martial, pilote du port d'Ehoala, qui nous avait très gentiment accueilli, est
venu s'excuser pour la longue attente et nous a promis qu'un agent
d'immigration passerait dans la matinée pour régulariser notre situation. Nous
avons donc patienté tranquillement jusqu'à l'arrivée vers 10h30 de Martial et
de l'agent. Ce dernier a embarqué nos passeports, nous avons réglé quelques
frais, et une heure après le passeport revenait tamponné. Martial parle bien
français parce qu'il a fait ses études de pilote à Marseille, je crois que ça
lui plaisait bien de voir passer des français.
La vue depuis le bateau vers Fort Dauphin, ce matin là...
Martial
nous avait proposé un "taxi sécuritaire" qu'il connaissait pour nous
guider dans la ville et nous suivre tout le temps, pour un tarif de 100 000
Ariary (monnaie malgache) par jour. Dit comme ça, ça peut faire peur, mais en
réalité à 3 500 Ar pour 1 €, ça ne fait que 30 € euros environ, certainement un
bon salaire pour ici. Nous avons donc accepté la proposition et après avoir
déjeuné, nous avons enfin quitté Bluenote pour poser pied à terre. C'était une
drôle d'impression de se retrouver enfin sur ce quai si proche, mais
inaccessible jusque là, un grand plaisir en tout cas. Nous avons dû attendre
une navette pour nous véhiculer hors du port, car tout est extrêmement
réglementé et strict ici, et on voit qu'ils ne plaisantent pas avec la sécurité
sur ce site privé. La navette nous a fait sortir de la zone portuaire jusqu'aux
bureaux, où Redy, notre taxi, nous attendait, vers 14h.
Il nous a
donc conduit en ville, et tout de suite le dépaysement est total, si la Réunion
pouvait sembler un peu exotique à certains égards, c'est quand même très proche
de la métropole, mais ici c'est un autre monde. Une foule de gens qui marchent
le long des rues/routes, d'innombrables petites cases en bois servant soit
d'habitation, soit de petits commerces sur des centaines de mètres, avec plein
de monde. Il s'agissait donc de mon premier vrai contact avec l'Afrique, ce qui
a ressemblé à ce que j'attendais, tout en restant assez saisissant, tellement
loin de notre réalité.
Les premières
choses à faire étaient d'aller dans un distributeur retirer des Ariary, et
acheter une carte SIM locale avec un peu de forfait Internet 3G pour se
connecter sur le bateau. La boutique Orange MG dans laquelle nous sommes
rentrées ressemblait quand même un peu à celles que nous avons en France, dans
un état un peu plus vétuste certes, et surtout avec la présence de gardes,
chose que j'ai constatée dans tous les magasins en dur. Pour 36 000 Ar, soit 11
Euros, nous avons acheté une carte SIM avec 1 Go de données.
Puis nous avons
continué un petit tour pour aller au cœur de Fort Dauphin, sur la place
principale où on trouve notamment la mairie, mais aussi l'office de tourisme
régional, qui nous a reçu et proposé une petite brochure touristique présentant
les activités des environs. Nous avons ainsi décidé d'aller voir le musée de
Fort Flacourt, site historique du bastion qui défendait la ville, sur le cap
correspondant. Nous avons été reçus par la responsable du musée, qui nous a
fait, pendant près d'une heure et demie, toute la visite du site, et de
l'histoire de cette région du sud-est malgache. Elle parlait un français
assez bon et était assez rigolote, nous avons passé une bonne visite, le lieu a
une vue superbe en tout cas, puis dans la partie intérieure nous avons trouvé
davantage d'éléments historiques et culturels sur l'île.
Entrée du musée de Fort Flacourt
Vue sur la baie de Fort Dauphin
Une autre vue, défendue, sur la baie,
c'était un fort après tout !
En partant, nous
avons signé le livre d'or du musée, où l'on trouvait apparemment des visiteurs
anglophones et francophones essentiellement. Il y avait une feuille de
statistiques affichée au mur de l'accueil, et on voyait qu'il y avait environ
800 visiteurs par an qui venaient au musée. Dans ces conditions, on peut
comprendre que notre guide était la seule personne employée pour cela, pour une
des principales activités proposées à Fort Dauphin. Enfin, nous sommes rentrés
au bateau à la tombée de la nuit, Redy nous a raccompagnés à l'entrée du port.
Entrée du port d'Ehoala
Pour accomplir
les 200, 300 m
maximum qui nous séparent en ligne droite de Bluenote, il a fallu qu'un garde
de la sécurité du site nous guide par un chemin piéton qui faisait un détour
assez invraisemblable jusqu'au bateau (on a dû marcher 1km je pense) ! Il était
très sympa, parlait un tout petit peu le français, et nous a demandé si on avait
un livre en français ou anglais à lui passer, pour pratiquer la langue, chose
que nous avons pu faire.
Notre guide, gardien du site, qui
nous a aidés à traverser les zones autorisées,
dans un port désert à cette heure...!
Le soir, avec la
carte SIM, chargement des modèles météo, situation pas très simple et très changeante
sur un parcours Fort Dauphin-Richards Bay de 830 milles, donc bien plus long
que les 540 milles je crois de la Réunion à Fort Dauphin, il faut compter 4-5
jours, sur une zone au temps changeant, qui peut être agitée par moments, on a
donc passé un moment à étudier tout cela…
François
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