Mardi 11 Octobre
Après une nuit
assez pénible car le bateau s'est mis à bouger dans tous les sens, j'ai émergé
difficilement vers 5h pour voir les premières lueurs du jour, et parce que je
ne me sentais vraiment pas très bien allongé. J'ai donc pu admirer toutes les
phases de l'aube, assis dehors mais tout près de la porte, sur la zone qui
restait la plus sèche, car des paquets de mer s'abattaient régulièrement
ailleurs. En dépit de ma fatigue, j'ai quand même profité du spectacle pendant
quasiment une heure. J'ai regardé la carte : nous étions tout près du but !
Et en effet,
vers 7h30, dans une mer bien agitée, avec des paquets de mer qui s'écrasaient
souvent à tribord, on a enfin aperçu la côte africaine ! Le bateau filait avec
un vent portant (qui soufflait à 30-40 nœuds apparents) et surfait sur les
vagues, régulièrement à plus de 15 nœuds, avec des pointes à 17-18 nœuds,
sensation toujours agréable !
Notre
trajectoire ce mardi matin, en approche de la côte sud-africaine, le terme du
voyage tout proche !
Premier
aperçu de la côte sud-africaine
Nous avons
effectué le changement d'heure habituel qui marque l'arrivée dans un nouveau
pays, comme nous l'avions fait en abordant Madagascar. Puis a débuté la lente
phase d'approche du port, ralentie par le vent qui a faibli, pendant que nous
longions déjà les côtes sud-africaines, à une quarantaine de milles au nord de
Richards Bay. Il était cependant certain maintenant que nous toucherions au but
à la mi-journée, ce qui constituait un soulagement certain pour nous tous : le
contre-la-montre était couronné de succès !
Une
épave de cargo, semble-t-il, près de la côte
Un
sémaphore, premier témoin du retour vers la civilisation
Malgré une
fatigue marquée mêlée à une certaine excitation liée à l'arrivée proche, nous
avons pas mal profité de ces toutes dernières heures en mer en restant dehors à
observer le spectacle marin. Arrivés vers midi à l'entrée du port, nous avons
affalé la grand voile, mettant ainsi un terme à la traversée, avant de rentrer
doucement au moteur dans le chenal du port, pour atteindre finalement le
Zululand Yacht Club (ZYC) sous un soleil de plomb et une chaleur plus connue
depuis des semaines (plus de 30°C,
avec un bon taux d'humidité).
On
range, la traversée est finie ! Il est temps de rentrer au port...
Le
port se profile, visible au tout dernier moment en face du chenal, la présence
humaine est très discrète côté Océan...
Ca
y est on passe une digue, c'est l'entrée officielle dans le port
Nous avons
appelé les autorités pour engager les formalités d'immigration, et nous sommes
allés nous amarrer un ponton qui nous a été assigné. Au bout de plusieurs
heures et sans nouvelle des douanes, nous avons décidé de mettre le pied à
terre et d'aller boire un verre au bar de la Marina, puis d'y dîner au petit
restaurant, ce qui nous changeait du bord. C'était assez sympa de revoir un
bar, d'autres gens, une autre ambiance.
La
marina se profile au loin !
Oh
! Un pêcheur !
Arrivée
au Zululand Yacht Club, il n'y a plus qu'à trouver une place
Pendant que nous
y étions, vers 19h, un bon coup de vent s'est levé, ce qui a apporté une
réponse définitive à la question de la marge météo dont nous disposions
réellement : nous étions arrivés à Richards Bay 6 à 7 heures plus tôt. Ce
timing correspondait à la plus pessimiste des prévisions que nous avions
consultées avant de partir avec une arrivée du coup de vent de sud que nous
redoutions dès le mardi en soirée. Tous nos efforts pour maximiser notre vitesse
durant toute la traversée se trouvaient ainsi justifiés, ces heures là, nous
les avions arrachées durant ces 5 jours de mer, dès notre départ aussi rapide
que possible le jeudi 6.
Tombant tous les
trois de fatigue, nous sommes rentrés au bateau et, peu après 20h, avons
commencé, enfin une longue nuit réparatrice… Ce qui conclut ainsi le
récit de cette grande traversée, où nous avons connu tant de conditions
différentes, changeant régulièrement.
Je raconterai dans un prochain billet les
quelques jours à la marina de Richards Bay et le retour.
Bravissimo, prévisions et navigation parfaites, du grand art ! Et merci de nouveau pour ces récits précis et vivants.
RépondreSupprimerBien affectueusement à tous les trois,
Antoine P.-F.
Bravo aux navigateurs pour cette nouvelle traversée! Ce doit être excitant de voir les côtes approcher... On a hâte d'avoir la version du Captain Georgio! Petite info après quelques recherches : le navire échoué est le "smart", il transportait 150000 tonnes de charbon, il a subi une panne de moteur en quittant le port de Richards bay en août 2013. Bises
RépondreSupprimerWouahh Lolo t'es trop forte : merci pour l'info. Captain Georgio en live à Sète pour avoir sa version ! Bises du Captain et de moi. Alex.
RépondreSupprimerMerci de nous avoir fait voyager presque comme si on y était (enfin pas tout à fait aussi glamour pour moi, dans un TGV en ce moment...)
RépondreSupprimerBon retour aux deux équipiers et à Captain Giorgio qui doit être tout content de retrouver sa muse à Sète...
Vivement la suite des aventures !