vendredi 5 mai 2017

Bluenote, c’est reparti ! Avec un nouvel équipage. Récit de Marthe :



Saint-Martin, FWI : Arrivée et préparatifs

Après un vol sans histoire, hormis les notables embardées du petit avion à l'approche de la piste de Saint-Martin Grand Case, on retrouve notre capitaine qui nous attendait avec une belle pancarte
" Bluenote Voyage ". A l'arrivée d'un vol de 20 personnes il y avait peu de chance qu'on le rate !

Voici donc l'équipage tel qu'il traversera l'Atlantique Nord, d'ouest en est, de Saint-Martin à Sète :


 

Thomas, 27 ans, Sétois de naissance et de cœur. Maximum de jours en mer : négligeable. Mais enthousiaste !
Moi - NDT : Marthe - 27 ans aussi, fille du capitaine, ayant vécu 6 ans sur un bateau, mais n'ayant jamais quitté la terre des yeux plus de 3 jours, et surtout n'ayant jamais vraiment remis les pieds sur un navire depuis bien bien longtemps.

NDT : euh… je crois que notre fille a oublié qu’elle a passé avec son compagnon, Olivier, 15 jours à bord dans les îles de la Sonde, Bali et Lombok, mais " j’dis ça j’dis rien " !

Et bien sûr le capitaine, qu'on ne présente plus. A sa charge de faire de nous des mousses capables et acceptables !





Bluenote représenté par la flèche et la piste d’atterrissage

Grand Case est minuscule, on quitte l'aéroport à pied, et après 10 min de marche, sous un soleil, de plomb, on arrive sur le ponton. Bluenote n'est pas loin, et en deux voyages d'annexe on est à bord. La toute petite houle, additionnée à la fatigue, l'humidité et la chaleur, me fait un instant vaciller, mais une tortue de bonne taille vient pointer le bout de sa tête à quelques
mètres de nous, comme pour nous souhaiter la bienvenue. Un bon présage !
Le mouillage de Grand Case est un peu agité alors le capitaine décide de retourner tout de suite à Marigot pour plus de confort.
C'est donc parti pour notre première nav' du séjour. Une nav' de 45 minutes, au moteur ! Bon, tout de même avec le foc, histoire de...

 
17 ans depuis mon dernier passage à Marigot, et ça a bien changé. Une nouvelle marina luxueuse, de nouveaux bâtiments modernes et assez laids, et tout autour au mouillage une forêt de bateaux. On doit slalomer pour trouver une place convenable. La nuit tous les feux de mouillage me feront penser que la baie se confondrait presque avec la côte d'une grande ville.












Vues arrière et avant de Bluenote sur le mouillage de St Martin




Et c'est enfin l'heure de l'apéro de bienvenue !
On commence à se sentir vraiment en vacance. Décision est prise de se rendre en ville pour le dîner, mais sur le chemin nous nous arrêtons pour saluer Kif-Kif, ce qui se termine comme il se doit en deuxième apéro (dur dur). J’étais bien petite lors de ma dernière rencontre avec eux et leur navire, et je peine à m'en souvenir. Ils nous donnent (à nous, les deux jeunes marins d'eau douce) des conseils pour bien gérer la traversée, et content des histoires du bout du monde, d'un temps où la vie en bateau était plus simple et plus libre.
Je m'endors exténuée par une journée inhabituellement longue, et tous ces souvenirs qui se bousculent dans ma tête, mélangés à la légère crainte du trajet à venir.

Les jours suivants, il est temps d'attaquer les choses sérieuses. Il reste pas mal de petites choses à préparer avant de se lancer dans l'océan. 
 


L'approvisionnement en premier lieu. Il faut prévoir environ 20-24 jours de nourriture, car si on atteindra probablement les Açores en 13-15 jours, on ne sait pas ce qu'on y trouvera pour remplumer les stocks. En bons français, on est un peu difficile en matière de nourriture. Après un loooong moment à faire la liste de courses, on fait un premier voyage pour embarquer les produits à conservation longue (riz, pâtes, conserves, boissons...).







Que des choses bien lourdes donc, à trimballer dans nos gros sacs à dos, occasionnant une bonne suée ! On peste contre le paquet de thé en rupture de stock alors qu'on l'avait vu trôner en rayon le jour d'avant. Les produits frais viendront au dernier moment.
Papa et Thomas vérifient les drosses de barre (les cordages qui vont de la barre aux safrans).
On nettoie les hélices, essaie les gilets de sauvetage, monte les lignes sur les cannes à pêche, et le temps passe bien vite comme ça. Au milieu de toutes ces tâches, on intercale lectures, baignades, siestes... Et un apprentissage pour Thomas de notre jeu de carte fétiche (la pina cola, nom non contractuel, une sorte de rami).

Je crois qu'on commence à être tous les 4 impatients de partir (eh oui, 4, parce que Bluenote l'est aussi selon les dires du capitaine). Se préparer c'est bien beau, mais seulement si on finit par se lancer !
Les conditions météo ne se présentent pas trop mal, et en partant samedi nous devrions réussir à récupérer un couloir de vents favorables un peu avant les Bermudes, qui nous pousserait en trajectoire beaucoup plus directe vers les Açores. Reste à terminer l'appro, faire la clearance, récupérer les derniers fichiers météo, et nous pourrons enfin nous lancer, au moins pour deux d'entre nous, dans l'aventure et l'inconnu.
Marthe


4 commentaires:

  1. Bonghjornu,
    Merci à Marthe pour ce récit clair et vivant, tanti basgi è bon' viaghju !
    Antoine et Hélène

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  2. Attention quand même l'ours risque de tomber à l'eau

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  3. Coucou Marthe ! Ravie de te revoir et contente de lire ce récit.
    Je sens que la suite va être très sympathique ! Peut-être avec quelques dessins ? Bisous à vous tous et bon voyage !

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  4. Vous devez être partis pour cette belle aventure de deux semaines désormais.

    Merci à Marthe pour son récit très vivant de ses premières impressions...

    Bon vent !

    Vannina

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