Comme
annoncé, voici les récits que François, nouvel équipier à bord de Bluenote,
publie sur son blog Itinéraires polaires.
Merci à François
de me permettre de relayer sur le blog de Bluenote ses impressions de voyage.
François est un néophyte en matière de voile (un bleu si vous préférez !), ce qui nous donne un angle nouveau d'approche de ce monde de la
mer et des voyages à la voile, car vous vous demandez peut-être vous aussi, comme
le notait Jean-Pierre : " Quel sens
a donc une navigation à la force du vent au cœur du vingt-unième siècle ?
"
Et puis grâce à François et son blog, j'ai des nouvelles de mon homme, le Captain Georgio. Et vous aussi !
Alexandra
à Sète.
" Jeudi
22 septembre 2016
J'ai
débarqué vers 5h du matin à l'aéroport de l'Ile Maurice, en provenance de
Francfort, à l'issue d'un voyage sans histoire. J'avais moyennement dormi la
veille du départ de Paris, assez excité par la perspective du voyage, en tout
cas j'étais prêt et complètement tourné vers l'objectif. Je n'ai pas non plus
beaucoup dormi dans l'avion me menant à Maurice, si bien que je savais que
cette journée allait être aussi éprouvante qu'hors de l'ordinaire. J'ai quand
même pu profiter du voyage pour observer par le hublot ces nombreuses zones du
monde qui me sont inconnues, avec notamment un survol de l'ouest des Balkans
qui s'est conclu par la pointe sud du Péloponnèse :
Un peu plus tard, avec les derniers rayons solaire, c'est
la Crète qui se déployait toute en longueur sous nos pieds :
Ensuite,
avec dernières lueurs du jour, en approchant de la côte égyptienne, avec une
atmosphère certainement chargée en sable saharien, le ciel a offert une palette
de couleurs assez agréable :
La
dernière chose que j'ai aperçue fut le trait de la côte égyptienne, ensuite
quelques lueurs de ci de là mais presque rien, certes il y avait beaucoup de
zones désertiques sous nos pieds, mais par instants quelques lueurs ça ou là,
sauf en arrivant vers Addis Abeba dont on voyait parfaitement bien les lueurs
par mon hublot, quelques heures après. Puis plus rien jusqu'à Maurice.
Mon oncle
Georges, le capitaine de Bluenote, était gentiment venu me chercher aux
aurores à ma descente de l'avion, tandis que le bateau mouillait à une heure de
route de là, de l'autre côté de l'île, à Grande Baie. A peine descendu de
l'avion, après un contrôle d'immigration un peu plus long qu'à l'habitude en
raison de ma situation particulière (pas de billet d'avion retour, simplement
un papier disant que j'embarquais comme équipier à bord de Bluenote), je
retrouvais Georges qui m'attendait et nous sautions dans une voiture pour
retrouver le bateau.
La
navigation de Grande Baie à Port Louis est courte, nous avons mis 2 heures en
gros, avec un bon vent 15-20 nœuds au portant, le bateau marchait bien et a
même atteint 12 nœuds en pointe. Jolie vue vers la côte, avec le relief
mauricien dominant de nombreuses maisons côtières.
Derrière
nous, les petites îles du nord de Maurice dont on s'est inexorablement éloigné
:
De jolies
vues vers la côte :
Un peu
plus tard, en approchant de Port Louis, on voit de nombreux bateaux de pêche,
souvent asiatiques (Malaisie, Taïwan), on devine bien qu'on approche d'un gros
centre urbain:
En
arrivant à Port Louis :
Tandis
qu'Alain et Jean Pierre terminaient d'empaqueter leurs affaires après leur
séjour de plus d'un mois, nous devions nous occuper des formalités administratives
de départ. J'ai pour cela accompagné Georges au bureau de l'immigration
mauricienne de Port Louis, situé assez loin du quai des Douanes où se trouvait
le bateau. A l'issue d'une bonne petite marche de près d'une demi-heure, nous
avons trouvé un sympathique officier qui nous a fait remplir les papiers, et
tamponné mon passeport pour la deuxième fois de la journée. Je pense pouvoir
affirmer faire partie d'une minorité de gens qui ont voyagé moins de 12 heures
à l'île Maurice. Cette petite marche vers la mi-journée, qui m'a permis de
mieux faire connaissance avec les ardeurs du soleil tropical, m'a donné un
premier petit aperçu de Port Louis, ville très vivante à l'architecture très
hétérogène, l'influence indienne me semblant largement prédominante.
Déjeuner
tous les 4 à bord au quai des Douanes, admirablement préparé par Jean Pierre,
dont les talents de cuisinier "simple mais efficace" se sont
effectivement confirmés, au cours duquel j'ai eu le privilège de gouter au
fameux thazard pêché lors de leur traversée de l'Indien, très agréable.
Ensuite, nous avons dit au revoir à Alain et Jean Pierre qui sont partis
prendre leur avion, et nous nous sommes retrouvés tous les deux, Georges et
moi, à bord. L'occasion d'aller faire un dernier petit tour pour avoir au moins
un petit aperçu de Maurice, dans les rues avoisinantes de Port Louis, notamment
au marché local, plein de fruits et légumes :
Nous
avions ainsi une belle cargaison locale à bord, notamment de superbes tomates,
carottes. A côté de maison basses, se trouvent quelques buildings plutôt élevés
:
C'est donc un mélange assez amusant, la ville est
assez propre, on sent qu'il y a de l'argent, et des styles bien différents se
côtoient.
Après mon
petit tour j'ai pris une dernière photo de Bluenote sur le quai des Douanes
16h
passées, il était temps de prendre le large, les formalités étant accomplies,
et c'est finalement vers 17h que nous sommes sortis de Port Louis, pour
rejoindre le large avant le coucher de soleil, qui tombe vers 18h. En sortant
du port, surprise, alors que je l'attendais à son port habituel à la Réunion,
le Marion Dufresne, bien connu des habitants des Terres Australes et
Antarctiques Françaises (il fait les rotations entre la Réunion et les
Kerguelen), se trouvait là !
En
sortant de Port Louis, belle vue entre ombre et lumière de fin de journée sur
les alentours :
Les
lueurs du couchant à bord de Bluenote :
Ce petit
aperçu de Maurice m'a au moins donné l'idée et l'envie d'y retourner pour voir
davantage ce que j'ai aperçu, essentiellement depuis le bateau. Les côtes
mauriciennes s'éloignaient donc dans l'obscurité, et la première nuit à bord se
profilait, je me sentais bien, fatigué bien sûr, même si cette fatigue était
restée un peu cachée jusque là, devant toutes ces nouveautés dont il fallait
profiter au
maximum... "
Toujours aussi plaisant de suivre le périple Bluenotien, à travers les yeux de ses divers narrateurs. Et les photos sont sublimes.
RépondreSupprimer