Suspens à son comble…… et quelle conclusion !!
Stay
tuned !
Alexandra, à Sète.
" Seizième
quart de nuit : Le coup de la panne
Jeudi 8 septembre – 3h30 ; 109 miles de Rodrigues, 1892 miles des Cocos. 19°33
Sud, 65°21 Est, longitude mer d’Oman, large du golfe persique. Vent
sud-sud-est/nord-nord-est (160), 10 nœuds, vitesse du bateau : 7/8 nœuds.
Mer belle, peu agitée. Temps clair.
1022 Hp, 23°6, 75% d’humidité.
Heureusement que nous avons maintenu
une bonne partie de la toile cette nuit avec seulement un ris dans la grand-voile.
Sans cela nous nous traînerions avec ce fichu vent arrière qui, encore une
fois, me colle aux fesses.
Il vient maintenant de passer dans
le nord-nord-est alors que Bluenote dérape sur sa route vers le sud. Un vrai
casse-tête pour maintenir le bateau pile-poil sur l’axe du « way point »
d’atterrissage à l’entrée du lagon de Rodrigues.
Et, par-dessus le marché, cet
enfoiré de signalement radar qui ne cesse de clignoter alors que je ne vois
aucune lumière sur l’horizon et que l’AIS ne marque rien !
Bref, ce dernier quart de nuit sur
le trajet Bali-Rodrigues, l’avant dernier sans doute de ma traversée de
l’Indien, ne s’annonce pas dans les meilleures conditions, même si le ciel
m’offre une voute étoilée rarement vue.
Le scénario du quart précédent se
reproduit donc.
Après un après-midi et une soirée de « grande pulsion » où nous avons navigué à plus de dix nœuds sous un vent réel établi autour de 35 nœuds, celui-ci a changé de cap en mollissant. Ce qui nous a fait conserver le maximum de toile pour la nuit, et l’heure d’arrivée à Rodrigues. Nous avons retardé nos montres d’une heure et demie pour nous caler sur le fuseau horaire des Mascareignes.
Après un après-midi et une soirée de « grande pulsion » où nous avons navigué à plus de dix nœuds sous un vent réel établi autour de 35 nœuds, celui-ci a changé de cap en mollissant. Ce qui nous a fait conserver le maximum de toile pour la nuit, et l’heure d’arrivée à Rodrigues. Nous avons retardé nos montres d’une heure et demie pour nous caler sur le fuseau horaire des Mascareignes.
Compte-tenu de la distance qui nous
reste à couvrir, Bluenote devrait se présenter à l’entrée du lagon en fin de
journée, vers 17h. Un peu juste pour assurer un mouillage dans de bonnes
conditions avant le crépuscule.
Gagner du temps est donc notre
objectif mais avec de telles conditions de navigation, il sera difficile à
atteindre.
J’attrape la vieille carte (une
édition1963) du Service hydrographique et océanographique de la marine qui
représente la partie nord de l’océan indien. Une antiquité, certes, mais peu de
choses ont bougé depuis, dans cette immensité. Je veux dire d’un point de vue
strictement géographique. Pour ce qui est des tsunamis géopolitiques qui
affectent les pays du pourtour, ils n’intéressent pas le marin, sauf peut-être
à l’approche des ports.
La carte se contente du minimum sur
ce point : frontières et nom des états selon leur dénomination d'alors et la
graphie locale en transcription latine. L’Inde est ainsi nommée « Bharat » ; le
Cambodge, « Kâmpùchéa »...
Une fois de plus je mesure, sur ce
papier jauni, ce que représente notre voyage : 3 200 milles nautiques entre
Bali et Rodrigues, soit 5 440 kilomètres, auxquels il faudra ajouter les 300
milles qui séparent Rodrigues de Maurice, terme de notre voyage.
Au total nous aurons couvert près de
six mille kilomètres à travers l’Indien, passant ainsi, selon une projection
sur la carte du Service hydrographique et océanographique, de la longitude de
Hong-Kong à celle de la frontière entre l’Iran et le Pakistan, de la mer de
Chine méridionale à l’entrée du golfe persique.
En latitude, nous nous serons
enfoncés dans le sud de douze degrés, dégringolant des environs de l’équateur à
la bande tropicale du Capricorne.
Premiers bilans avant la dernière
étape Rodrigues-Maurice au terme de quelques jours de relâche...
Premiers bilans un peu prématurés
car nous ne sommes pas encore arrivés. Il nous reste quatre-vingt-dix milles
jusqu’à Port Mathurin. Et nous allons être servis...
4h30. Claquement
sec, plus violent que les autres. Je me précipite. La grand-voile est à contre.
Depuis un moment, je voyais bien qu’elle hésitait entre nord et sud au gré des
caprices du vent mais il fallait tenir la route, c’était la consigne. Et pas
question de procéder à un virement de bord en pleine obscurité.
Bluenote naviguait donc sur le fil
avec une toile gréée sud-est. Un coup de vent plus fort que les autres vient de
changer la donne.
Je tente d'abattre en catastrophe en
corrigeant le pilote automatique de dix puis de vingt degrés à tribord. Il ne
répond pas. Le pilote est « stand-by ». Je le remets en « automatique », pas
plus de réponse.
La grand-voile est toujours à
contre. Bluenote vient d’empanner. Je réveille Captain Georgio. Il tente de
reprendre le bateau en main par une manœuvre de barre. Pas plus de réponse.
Voyant cela, Georgio lance le moteur
tribord. Le bateau réagit enfin. Dans un claquement brutal, tirant sur sa
contre-écoute, la grand-voile est finalement revenue.
Mais nous ne pouvons rester durablement dans cette configuration.
Mais nous ne pouvons rester durablement dans cette configuration.
Le vent est maintenant clairement
dans le nord-nord-est. Alain nous a rejoints. Il est près de 5h du matin,
l’orient commence à s’éclairer. Nous allons procéder à un virement de bord puis
au lancement du spi.
7h00, rapide petit
déjeuner d’un peu de café et de deux tartines au miel. Le soleil est déjà haut
dans le ciel. Bluenote file à 8-9 nœuds vers le lagon de Rodrigues. A huit milles
derrière nous, un cargo croise notre route. Notre onzième jour de navigation
continue depuis les Cocos, le seizième jour de mer depuis Bali, a bien commencé
!...
La prochaine fois, promis, je
prendrai l’avion. "
bip bip attention attention je deviens Addict à vos aventures. J'adore. Merci merci
RépondreSupprimerGarde moi la carte 😉
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