mercredi 12 octobre 2016

PAUL : Fort Dauphin / Richards bay jour 1 et 2



They did it !!
Avec 1 ou 2 équipiers à bord selon les étapes, Georges et Bluenote viennent de boucler la 1ère partie du voyage vers Sète.
Parti de Sète le 3 avril pour retrouver Bluenote en Australie, j'attends le retour de mon homme à Sète pour un repos bien mérité de 3 ou 4 semaines, la semaine prochaine, pendant que Bluenote l'attendra en Afrique du Sud pour la suite de leurs aventures.

Mais reprenons là où nous avions laissé Georges, Paul et François : à Fort Dauphin, Madagascar.

D'abord le journal de bord de Paul, mon cousin, qui avait embarqué à La Réunion où il vit.

PAUL : Fort Dauphin / Richards bay - jour 1 et 2

" Jeudi et Vendredi 6 et 7 octobre

Comme nous le craignions les formalités ont été longues pour quitter Fort Dauphin.

Un dernier coup d'œil sur Fort Dauphin :


Passons sur les tarifs prohibitifs imposés par le port, mais ensuite il a fallu retourner en ville pour retirer du cash puis faire un dépôt sur le compte de la société qui gère le port depuis Londres.

1 785 000 Ariary en espèces (cf photo dans article précédent) ce qui fait environ 595€ pour 3 jours soit 198€ par jour dans un port industriel avec en prime le bip bip permanent des engins de manutention portuaire (parfois même la nuit) et dans la journée, le ronronnement des karchers et des sableuses du chantier de restauration des structures métalliques des installations dont les résidus oxydés se déposent en fine poussière noire sur le pont...
Par comparaison c'était 30€/jour à La Réunion.

Bref, entre les distributeurs qui ne fonctionnaient pas et les temps d'attente, il nous a fallu un taxi, deux banques et trois heures rien que pour payer.
Nous n'étions de retour au bateau qu'à midi et le départ prévu le matin s'est transformé en début d'après-midi.


Cette fois ci à 14h00 l'administration portuaire était pile à l'heure et nous avons pu larguer les amarres et prendre le large aussitôt.
D'autant plus que contrairement à l'arrivée où ils nous avaient envoyé une pilotine et un pilote à bord, cette fois-ci nous avons pu faire le départ depuis le quai.

Dès la sortie du chenal matérialisé par des bouées, nous avons mis le bateau face au vent pour envoyer La GV (Grand Voile) et dérouler le Foc avant de piquer au 180 vers la pointe sud de Madagascar.

Derniers aperçus de Madagascar :



Malheureusement les conditions de vent et de mer étaient défavorables avec un vent pile dans le nez et une houle bâbord résiduelle du coup de vent qui nous avait obligés à prévoir l'escale de Mada.
Nous avons donc dû commencer par tirer des bords en nous appuyant au moteur tout l'après midi et presque toute la nuit.

En prenant mon quart à 3h00 nous faisions route péniblement au Sud puis à l'ouest mais avec un vent de sud-ouest refusant qui m'obligeait à corriger en permanence le cap de quelques degrés vers le nord.
Au bout d'une heure bien avant d'avoir atteint le waypoint fixé par Georges pour virer au Sud, le vent et la vitesse étaient tombés trop bas pour que nous puissions faire route correcte sans parler du cap qui devenait plus que décevant.

Je décidais donc de réveiller Georges pour faire le virement de bord plus tôt que prévu mais comme il dormait profondément j'ai finalement envoyé le virement seul.
Sur ce nouveau bord la situation était nettement plus satisfaisante avec enfin une route sud/sud ouest à 5 nœuds toujours avec l'appui du moteur mais cette fois ci dans la bonne direction.
Plusieurs cargos dans la nuit nous ont croisés ou dépassés car cette pointe Sud de Madagascar est un point de contournement obligé pour les bateaux en route depuis l'Afrique du Sud vers l'Asie et retour.

Au matin le vent était rentré et nous avons pu couper le moteur et mettre plus d'ouest dans notre route tandis que la houle résiduelle avait presque disparu et que le soleil se levait dans un magnifique ciel bleu.

Avec en prime le retour des baleines et donc de François accompagné de son appareil photo !
Bref des conditions bien plus réjouissantes.

Ces bonnes conditions ont perduré toute la journée de vendredi nous permettant de combler une partie du retard pris dans la nuit précédente avec des conditions de navigation idylliques où le bateau glisse sans forcer sur une mer belle et sous un beau ciel bleu qui nous a accompagné jusqu'au magnifique soleil couchant pile dans l'axe du bateau, preuve étant s'il en était besoin que nous allons bien vers l'ouest !



C'était donc l'heure du coucher, à commencer par les baleines en fin d'après-midi puis le soleil qui emmena le jour avec lui ainsi que les derniers reliefs lointains de la côte Sud de Madagascar et enfin moi vers 21h00 en prévision de mon quart de 3h00 du mat. Malheureusement ce fut aussi celui du vent qui sans aucune autorisation ni consultation de l'équipage décida d'aller ce coucher également ! Cela ne fit pas l'affaire du moteur que Georges du réveiller sans lui demander son avis non plus, mais il est vrai qu'il avait dormi toute la journée...

Lors de ma prise de quart à 3h00 c'était toujours le cas : le bateau avançait tranquillement à 5 nœuds sur une mère calme et sous un ciel magnifiquement étoilé.
(NDT. Voilà un joli lapsus de Paul : la "mère" calme, lapsus que je fais sans cesse moi-même)

Plus aucun navire ni en vue ni sur l'AIS car depuis que nous avons dégagé la pointe Sud de Mada vers l'ouest, nous ne semblons plus sur un axe de passage principal.

Tout le monde dort, seul le ronronnement du moteur trouble la nuit." 
Paul



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