mercredi 5 octobre 2016

Traversée La Réunion-Fort Dauphin, Madagascar - François -1



Après celui de Paul, voici le journal de bord de François pendant la Traversée La Réunion-Fort Dauphin, Madagascar :


" Au revoir La Réunion !

Vendredi 30 Septembre
Après le départ à 15h du port du Port, nous avons filé vers l'Ouest Sud-Ouest pour nous dégager un peu au large de l'île. Deux options s'offraient à nous pour partir : soit prendre une route vers le Nord, soit prendre une route vers le Sud. Les deux possibilités avaient des avantages, mais nous avons retenu la route Sud. Une fois suffisamment loin de la côte, nous avons donc viré de bord vers le sud-est, longeant en quelque sorte la côte Ouest réunionnaise, tandis que le soleil se couchait.




Je me sentais plutôt bien durant ces toutes premières heures de navigation, il faut dire que le spectacle était superbe avec l'île de Réunion, dont la forme volcanique apparaissait nettement au large et qui offrait un beau panorama, et des conditions calmes avec une mer belle. Peu de temps avant le coucher de soleil, une des deux lignes de pêche que nous avions installées nous a prévenu qu'un poisson avait mordu ! Georges s'est précipité pour essayer de le récupérer mais malgré ses efforts, malgré la réduction de la vitesse de BLUENOTE, la lutte qui a duré de longues minutes s'avéra vaine, le poisson ayant réussi à se dégager, cela aurait pu être une belle prise, dommage !


En longeant la côte Ouest, les conditions étaient donc très calmes, avec comme prévu très peu de vent, ce qui nous a obligé à faire les 7 premières heures de traversée au moteur, le temps d'atteindre justement la latitude de la pointe sud de la Réunion, où nous avons retrouvé, comme parfaitement prévu par les modèles météo, un alizé bien établi, ce qui a permis d'ajuster la voilure, tandis que nous prenions un cap plus Sud dans un premier temps, puis Sud-Ouest pour nous rapprocher d'une route plus directe vers Fort Dauphin. A propos de dauphins, précisément au moment où le soleil passait sous l'horizon, des dauphins sont venus nous accompagner, c'était joyeux.

 superbe photo : NDT

Premier dîner à bord Paul, Georges et moi, dans une ambiance tranquille, dehors à l'arrière du bateau. Je me sentais plutôt bien, avec une petite inquiétude/hésitation quant à la venue du mal de mer quand les conditions se gâteraient un peu. Jusque là, ça se passait bien, je m'amarinais petit à petit. J'ai tout de même fait un dîner très léger, c'est moi qui avais le premier quart de nuit (21h-minuit). Dans la nuit noire, j'étais le plus souvent dehors à observer d'éventuels bateaux bien sûr, mais surtout à regarder les lumières du sud-ouest de la Réunion qui s'éloignaient petit à petit de nous, à l'arrière…

Quand j'ai coupé le moteur vers 22h, alors que nous touchions la zone d'alizé après cette longue période de vent bien calme, Georges a jailli de sa cabine où il se reposait pour ajuster la voilure, je l'ai aidé comme j'ai pu, et nous étions ensuite parés pour la nuit, il est parti se recoucher et la fin de mon quart a été plutôt calme, même si l'état de la mer s'était un peu dégradé avec la présence de l'alizé, je me sentais un peu moins bien. J'ai donc alterné les périodes allongées à écouter de la musique avec les tours de quart 4 fois par heure, sans incident. 

Malgré le léger inconfort sur la fin, j'ai mesuré la chance que j'avais de vivre cette expérience, cette confrontation face à l'immensité océanique qui constitue la grande majorité de notre planète bleue, avec le sentiment de grande liberté face à une exploration quasiment sans limite. Bien sûr, ce n'est qu'un sentiment, et nous sommes en réalité contraints par les conditions météo, des délais à tenir, mais la sensation reste puissante face à un tel océan de possibilités. Et toute cette vie marine sous nos pieds dont nous ignorons encore tant ! C'est assez fascinant… Tout comme la perspective de naviguer vers des pays qui me sont inconnus…

J'écris ces lignes le samedi 1er au matin, un peu reposé de la nuit, après un bon petit déjeuner tous les trois à nouveau dehors, à l'arrière.
Je me sens bien, la mer est certes bien formée, il fait très beau, nous sommes en pleine mer et la sensation d'inconfort est légère, pourvu que ça dure ! "
François

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